Get baque…
Ça m’disait rien du tout…
Un pote, un jour me tendit un 45t en m’disant, faut q’tu écoutes ce truc (aujourd’hui on dirait ce son), tu vas voir ça envoie …
La pochette reprenait les codes du 45t « Let it be » des Beatles avec un get baque raturé à la main surmonté d’un gros STARSHOOTER.
Une fois posé sur la platine familiale ça a fait son petit effet…
Get baque tou ouaire iou ouonce bilongue !
On veut plus des Beatles et d’leur musique de merde
Bonne à faire danser les minets
Les radios nous bassinent pour assurer leurs salaires
J’en ai rien à foutre, qu’ils crèvent !
Alors dit comme ça c’est un peu radical voire vindicatif, mais bon il faut bien que jeunesse se passe-et puis faut resituer le contexte – les Beatles étaient partout en tête de gondole dans les supermarchés, en cadeau Bonux, nos coupes de cheveux en héritage, et dans les vinyles de nos parents, bref les Beatles étaient omniscients et omniprésents…
Et justement j’étais un de ces protokids qui chantait en yaourt les hard day’s night ou les get back pour les départs en vacances au son du radio cassette …
Get baque, get baque,
Get baque tou ouaire iou ouonce bilongue !
Get baque, get baque
Get baque tou ouaire iou ouonce bilongue !
Oui ça m’a fait bizarre, à la première écoute, moi qui avait grandi avec les Beatles et les Stones (ils auraient pu faire un morceau du même acabit avec Satisfaction) mais une fois le choc passé je l’ai vite enregistré sur cassette pour la glisser dans le radio cassette de la voiture familiale quand l’été nous partions au bord de la mer… Le sacrilège suprême exit la k7 des Beatles…
Oui c’est vrai durant une courte période de ma vie j’ai vomi sur les Beatles mais surtout j’ai un bras d’honneur à la génération des boomers (de quoi c’est moi le boomer aujourd’hui ? Bah pourquoi pas)…
On continue à nous faire croire qu’ils sont les meilleurs
C’est d’la lessive pour supermarché
Leurs vieux sourires figés, leurs sales gueules de babas
Ne m’ont jamais excité
Lors d’une soirée j’ai eu l’occasion de rencontrer Kent des Starshooter, lui disant comme il avait contribué à façonner l’ado que j’étais et l’adulte que je suis, et comme nous nous retrouvions dans leurs textes de Betsy Party,en passant par Quelle Crise ou Nouvelle Vague, qu’ils parlaient de nous et lui de me répondre « Mais c’est de nous que nous parlions.. »
C’était ça le Punk, la proximité de tous ces sales gosses sur scène et devant la scène à lever un bras vengeur en rythme et gueuler nos frustrations de sale gosse…
Get baque, get baque,
Get baque tou ouaire iou ouonce bilongue !
Get baque, get baque
Get baque tou ouaire iou ouonce bilongue !