#0018 Béruriers Noirs

A propos des Bérus en Périgord

Nous venions de créer « Some Produkt » petite asso loi 1901 avec Domi et quelques autres, tous lycéens, juste parce-que nous venions de découvrir les Béruriers Noirs avec leur Split reccord  Bérus et Gloco Guernica… Tout ça l’année du bac, c’était peut-être pas la meilleure idée pour notre scolarité, mais pour la gloire du rock du punk et du saint esprit, on aurait fait n’importe quoi par solidarité.

En tous cas on l’a fait, monter cette petite asso loi 1901, et j’en profite pour remercier Denis, patron du Campus, quelques décennies après, mais cet homme a pris le temps pour nous aider nous conseiller et nous donner des conseils bien avisés…

La machine était lancée nous allions faire jouer les Béruriers Noirs à Périgueux…

Combien de temps passé après les cours, à élaborer des plans sur la comète, prendre contact avec les mairies, trouver une salle ni trop petite ni trop grande, un fournisseur de boissons et le reste, la com, les affiches se serait DIY…

Ce concert on l’avait décidé, ce serait one shot, à l’image du punk, on avait pris place à bord de notre vaisseau et rien ne nous arrêterait, c’était nous contre le reste du monde, contre les autres, les parents, les profs… Le plus beau des sabordages, mais ça nous le savions pas encore, mieux que le Titanic un 14 juillet.

Après avoir négocié auprès de la mairie de Trélissac, petite commune à la périphérie de Périgueux, ils nous proposent la salle des fêtes ( fraichement rénovée, sic ), et l’adjoint à la culture de nous dire -on a même mis de la moquette- visiblement il n’a pas entendu parler des Bérus. 

La première partie sera assurée par Les Puritains, nos amis de toujours et les City’s Kids je crois qu’ils s’appelaient, groupe fortement influencé par Kick et consort…

En revanche la jeunesse du moment , elle, à notre plus grande surprise, bien qu’éloignée de Paris, sans réel disquaire, et pour les réseaux sociaux il faudra attendre quelques années, se déplace en masse et la salle moquettée se remplit vite, pas de prévente, premier arrivé premier servi.

Pour nous c’est l’euphorie, la caisse se remplit les bières se vendent super bien et alors que nous aurions pu être bénéficiaires, nous faisons un rapide calcul nous avons de quoi payer les groupes et les prestataires… Nous sommes jeunes nous sommes fiers, faisons le, Open bar !!!

Et aucun d’entre nous ne voulait rester derrière le bar, notre place était dans le Pogo. Nous mettons les derniers packs à dispo sur le bar et nous partons dans une danse effrénée tout contre la scène…

Le public parti nous faisons le bilan de ce concert, ricanant en constatant les dégâts que peuvent faire une bande de sauvageons pogotant clope au bec sur une moquette neuve… les loges ne sont pas mieux, d’un blanc virginal immaculé en début de soirée elle ont été soumises à rude épreuve et redécorées par Lol, choriste et surtout graphiste grapheur sauvage du groupe.

Pour nous l’aventure était finie mais pas pour Some Produkt…

Jeanjean nous demande quelques mois plus tard de reprendre le bureau de l’asso et aujourd’hui encore , alors que je tapote le clavier de mon ordi Some Produkt continue à faire jouer des groupes quelques décennies après…

« Allez papy tu nous saoule avec tes histoires de l’an 2000, prend tes cachets et va te coucher. »